berge
LĠautre berge
Et puis cĠest lĠombre qui
nous envahitÉcomme un jardin lĠenvers. Simplement, laisser le trouble fcond
prendre tout son mouvement lĠendroit o il se loge. La maison de pierre et
son histoire, celle qui nous prcda, qui laissa des odeurs et que nous
renclons, ce jour.
Le quotidien du pain pour
lequel nous osons sortir chaque jour. Gambader, gamberger, gambettes sur toutes
les bergesÉ et puis un jour, visite chez le monsieur de lĠcluse.
Il nous vint comme un matin, nous expliquer ses mouvements dĠeau ; y-a-t-il des mares sur les bords des fleuves ?
LĠeau qui courtÉ Le cours
dĠeau, le courant dĠair qui prend son appui dans la base du corps fl.
Gigantesque bataillon dĠÏuvres qui disent la prsence de lĠabsence ;
part lĠherbe, qui visite encore le monde ?
Un cageot de friandises
amres : petits boutons, jolis boulons, fils en bobine,et autres usages de
mercerie abandonne, sur les bords dĠune plage imbibe des premiers vols
dĠoiseaux flibustiers. De quoi raccommoder le ventre du monde ciel ouvertÉ
On ira voir lĠabandon, le grand arbre esseul : un noyer au long front de colre qui prenant la route, par laquelle le conduisait son berger, avait cru bon traverser. Rejoindre lĠautre berge !
LĠchelle bouleverse
LĠombre ira nous dire
lĠinstant auquel nous nous raccrochions comme une maladie, comme un hareng
pendu au bout de son fil. CĠtait un bal masqu o le fourvoiement petit pas
tressait des allures de bienveillance ; lĠaune de ces paquets de regards,
nous hissions la grandĠ voile pour fuir dans le vaille que vaille du grand
voyage de principe, celui o nous nous tranions chaque nuit, toi et moi et
nous dans un accroissement de capillarit.
CĠtait une chelle
dĠcaille bouleverse, o les belles et leur sillage dĠcume avaient mont, ne
laissant que quelques plumes pour une laiteuse fuite, en monnaies de
contrebande.
Un cygne glisse sur le
lac, sous le soleil radieux.
Et nous, comme en
novembre, nous recollons les ailes justes pour naviguer dans les brumes
paisses. QuĠon aille petits pas est sans cesse raval tout au fond, au plus
voluptueux de nos rmiges.
Sur des crcelles
assoupies, qui ne tournent plus quĠau paradis des amants, jĠai regorg de
signes fertiles, qui pendaient ; breloques souriantes tout au bout du mt
de fortune. Et lĠcre conscration de ma vertu sur ton oreiller, nous plongeant
dans les eaux glaces de pacotille.
A lĠombre, et bien
lĠombre, nous nous trmoussions en premires petites lampes de sve, o nous
avions appris que lĠor, pas plus que le raphia ne valait quĠon sĠattarde sur
son chemin. Alors nous, continuions de nicher en nos contres intimesÉ
Gouvernail.
CĠtait un petit vallon
tout fleuri, et lĠhomme allong comme un linge sĠy dispersait. Toutes
ruisselantes dĠor et de sve, quelques demeures et leurs tonnelles contre
jour que recouvraient les parfums de jasmin, de chvre-feuille et de cyclamens
fleuris.
LĠt, cĠtait toujours
cet arrire pays au got acide, lĠonde frachement cueilli au pied, et lĠiris dĠun
rapace qui nous bouriffe le cheveu. Au creux de la valle, lĠautomne toujours
dans son lit ; pour un clapotis frileux, des petites perles au fond de ta
verge.
Rien que de bien ordinaire
dans ce pays de filles dĠeau ! Une grange foin o nous pilmes le temps
jusquĠ trouver lĠaiguilleÉ Floconeusement, nous avancions vers des
avant-gardes de principe dans la mesure ravissante du prlassement animal.
Quelques herbes
rigoureuses pour te laver le bout des seins, et nous gmissions doucereusement
en des contres bienheureuses. Et puis encore dlicatement le chemin pour le
jardin des clmatites. On ondule joliment aprs la matine dĠpiphanie.
Sauf le chat noir qui
passe la patte arrire derrire son oreille, on se dit ce jour, que le soleil
gouverne le monde.
Brumes et lumiresÉ
QuĠon ne voit plus le
geste par lequel nous amassions nos fortunes dĠavant guerre. Tout aussi maigre
quĠune cerise, ma gesticulation de noyer, pour dposer lĠpre solitude, tiroir ferm, judas de
mise, sans jamais aucune mditation sur la surface de rparation.
Vagabonde la musaraigne
tintinnabulante dans nos jardins des douceurs. Cotillons et falbalas dans
lĠarmoire massive, nous glissons la lumire tamise dĠune matinale chimre. A
peine, le temps de nous asseoir sous la tonnelle pleine dĠodeurs de
chvre-feuille fleuri.
QuĠon nous adjoigne les
restes dĠun vieux goter, ptrifi au fond dĠune blouse grise. Face de carme,
mur dans son secret dĠhomme qui sĠpuise, il lit son journal sous la lumire
des lambris, dans ce tout va du Ç quoi donc attendre encore È ?
Et lĠorme, devant la
maison prs du banc, o lĠon sĠabritait pour regarder le ciel. Un soir, captif,
par lĠembrasure de la fentre, une jeune fille en dentelle pourpre, les pieds
dans le cresson, voltigeait en sĠaccrochant ma gouttire.
Au vol voile, combien
dĠinfortuns dparts, qui me ramenaient toujours autour du vide o venaient se
signer nos pauvres nuits assombries par la vacance et le spectacle de nos vies.
Une mouette sur un
pilonne, un cache-nez dĠaveugle sur une tte dĠpouvante, ou un petit garon
perdu sur lĠautoroute (É) É
sĠy gisent comme autant de petits clats dans la brume.
Lisier.
Et vous me lisiez tout
entier dedans des velins cramoisis
Ma prose en votre lisier
et qui sĠtait tant endurcie
Que rideaux ferms et
bouche en cul de poule
Dornavant notre couple
nĠargumenterait quĠaux yeux des foules.
Car notre bel amour tout
pour les besoins du spectacle
SĠencageolait,
sĠemmaillotait devant le tabernacle
JĠtais ce sacrifice sur
votre autel continental
Et nous scrutions nos
morts au plus haut de nos rles.
Vertigineuses confidences
aprs nos sportives amours
A vous vos crnes
dolances, moi la mmoire du four
A nous martyriser aprs le
plus beau des supplices
A quelques secondes
oublies, ma liqueur en votre matrice.
CĠtait pour tre
simplement redit
La femme est lĠavenir de
lĠhomme
Que vous mĠinsultiez et
mme pis
Devant les badauds du
forum
Vous me disiez,
regarde-moi
Ai-je lĠair dĠune pute de
soie ?
Puis aprs avoir pataug
dans cette boue dĠhumanit
Nous retournions nos
combats plus amoureusement inspirsÉ
Nuque.
Dans un caf, o il avait
tourn au coin de la rueÉ ai jet
mon dvolu sur un jeune tre frache allure.
Ai contempl fond perdu
la vote de sa nuque, particulirement particulire.
Comme il regardait par
terre, regardais par terre aussi, sans en avoir lĠair ; (É) peut-tre une
heure ou plusieurs (É) sans en avoir lĠair.
Perchs sur des hauts
tabourets, fronts rasant lĠangle, la saillie du bar ; et entre ce bar et nous,
(É) la barreÉ dĠappui.
Ai rompu le silence puis
sorti mĠenqurir du vide immense et du grand vent qui fait souffrir.
Dchargeai dans les
urinoirs quĠon dit publiques lĠadorable lixir sans bien-entendu É tacher la cramique !
Logiciel et joli ciel.
Peut-tre mĠempiffrer du
cadre, et accabl par ce sirop dvastateur,
grimper la colline et
hurler dans le nant. Un joli ciel moutonneux, redescendre et poursuivre le
mange comme si de rien nĠtait.
Quoi mettre dans la poche
bante ? Tous vos cliquetis de cervelles trop fluides, objets inexacts et
choses apostrophantes, vernis lourd des jours en seule descente de lit, sourire
insouponn devant la lthargie du confort sans oublier la petite racle
quotidienne dĠamour mortifre.
Et puis devanant la
longue ligne qui mne au trpas, regards sur tous ces gens tte baisse qui
continuent de monter le grand escalier des fortunes dÔhiverÉ
Dans les jardins
dĠailleurs, outre le poids qui poursuit son ternel travail dĠazur boutonneux,
des petites flammes ttes de glaive viennent vous oindre le corps entier, le
bout des doigts et de la langueÉ et puis par un programme dmoniaque punais
au-dessus de votre fentre, revoir chacune et chacun des siens rassembls comme
dans une pote.
Programme dmoniaque
terrestre qui vous dcoupe votre joli ciel avec des petits traits.
Pr-dcoupe, lĠombre en clair par laquelle vous vous chappezÉ Y-a des
faisceaux et des sacrs depuis lĠanguleuse petite vie dsute dĠici-basÉ
Et si lĠon reprenait
tout ! Notre joli ciel, il serait pas cass !
La vrille.
Pourquoi ? Pourquoi
quĠil pleut ?
Parce que tout bleu, tout
bleu
Du plus profond des cieux.
Pourquoi, pourquoi a pue
ma ville ?
Pace que jĠai une tte de
narine
Et je suis comme je te
suis, couch entre tes deux essieux
QuĠest-ce qui donc qui me
le chatouille ? Et ben dis-le, dis me le !
Le bleu, le bleu, le
bleu(É), le bleu(É), le bleu des cieuxÉ
Pourquoi, pourquoi la
misre, elle crie ?
Parce que le misreux nous
pille
Ah que de flaux, que de
grands flaux, comme ils sont beaux
comme ils sont beaux
Comme la mdiatique
aiguille qui ravage ton cerveau
Pour le laver du bleu, du
bleu, du bleu des cieux
Pour le laver du bleu des
cieuxÉ
Pourquoi, pourquoi la mort
sourcille ?
Parce que je joue toujours
aux filles
Tournez, tournez la clef
du tout petit cadenas qui brille
Rien que pour vous , pour
vous ma poupe que je vous lisse
et
que je vous vrille
Pour vous percer du bleu,
du bleu, du bleu des cieux !
Topez-l !
Toppez l dans ma main
Que jĠaille lĠarne
Payer mon d au culte
suprme
Me moucher dans mon face
mainÉ
Boire lĠau-del en
particules fines
Au creux de ces soies de
nos vies bleu marines
Sur la rampe de bois,
quelques doigts dĠoiseaux fins
Toppez l dans le creux de
ma main !
Et puis le liser la
dorure de bruine
Ces photo-souvenirs comme
lĠencre de chine
CĠest bien l les
brouillons dĠune vie qui sĠenvole
Et quand le givre est l,
je remonte le cache-col.
Campez moi tout a dans
vos yourtes de spleen
Brlez les dmons et leur
foutre et la rime
Les nuages pais sur qui
braillent mes chiens
Toppez l dans le creux de
ma main !
Quand tout au plus
profond, lĠorgue et la vieille pine
Chantent tout en trinquant
lĠazur la frime
Vous aeux dansants et
vous enfants paens
Venez dons frotter l dans
le creux de mes reinsÉ
Rose bedonnant est le
prtre qui dort
Prs de mon cadavre qui
pourtant sent si fort
Mais nos vies sont si
ples que cĠest bel et pour rien
QuĠon se stoppe aussi
clair dans la mainÉ
Crucifix.
Je mĠappelle Philox, un
point, cĠest tout.
Pas Kellogs. Pas Inox. Pas
Fly Tox !
Je mĠappelle Philox, un
point, cĠest tout !
Je mĠappelle Philox et je
suis chanteur la manche.
Ca veut dire que je mets
du vent dans mes manches
Et que a fait des
chansonsÉ
Et je vais, je viensÉ Vous
mĠavez srement vu passer
Depuis le bistrot jusquĠau
restau, et puis lĠauberge, et puis le prau
Du prau la petite
placette, et de l-mme jusquĠau mtro.
JĠen suis sr, vous mĠavez
vu marcher dans une cour dpasseÉ
CĠtait au temps des
Princes !
Et pour ce petit
prince-l,
JĠallumais ma flamme
heure fixe ;
Chaque soir cĠtait
toujours le mme Ç Mais pince-moi ! È
Le mme rverbre prs du
crucifixÉ
Seconde salve.
Et puis aprs cette
premire salve de chansons
Contre la maison dĠairain,
Cette trane de poudre et
de dragon
Dans notre ciel
contemporain
Peut-tre quĠil ne
faudrait pas tarder
Quand mme aller sur la
pointe des pieds
Du ct du pays des
brumes.
Aussi je vous prierais de bien mettre votre
cache-nez
Car quelquefois sur ces
chemins de terre mouille,
Certains visiteurs pour le
moins sĠenrhument.
Mettons prsent sur les
bords dĠun lac
Le tumulte de lĠeau et
celui dĠun nnuphar patraque !
Une bouffe de vent dans
lequel sĠengouffrent des sacs
Plastiques de prfrence.
Nous sommes en 2004. la chaumire est gre par lĠO-P-A-C !
Un grand arbre vous parle
prs dĠun terrain vague o
De drles de dames
sĠlvent tout en bisoutant leurs bagues ou
Encore sĠentretiennent en
secret avec lĠarchitecte
Qui nous dit-on, a la
badine pendante et puis quĠil humecte !!!
Bon voil ! On a bien
rang tout ! Le dcor est prt !
Marchez prudent et pensez
au guide si la visite vous plaitÉ
La plaine bl.
Petites anmones dans les
trous de son nez
JĠai mang de bon apptit
tout mon soufre.
Et jĠai plong sans
rechigner au fond du gouffre.
Elle trouvait sduisant
comme un pied de nez
Nos annes sans blÉ
JĠavais du prendre ce
jour-l en stop
Un jeune quĠ avait tricot
dans le hip-hop
Ô me dit que les tigres et
les gorilles se sentent bouleverss
Tellement leur place au
soleil a diminu tellement Ôl a fallu lĠallonger
La grande plaine bl.
Le bl, cĠest le bl, la
mesquinerie quĠon a seme
A mme le sol tellement
quĠ les pis montent au sol
Mais jamais viendront vous
chatouiller, Ô sont bien trop levs,
Non, mais pour vous faire
rentrer les bonnes ides :
QuĠon donne pas lĠobole
tous ceux quĠont pas de bl !
Et voil cĠest ainsi, a
gros faux-cul, grand faux-col
A picorer mme le sol ,
nous quĠ avions pas de bl
A Ç dshabillez moi
Pierre Ô vaut bien rhabiller Paul ! È
On est parmi tant dĠautres
vouloir adorer bien serrs
Les sillons de la plaine blÉ
Et puis le temps passe, cĠest vraiment pas
de bol
Toi, ta carapace deux
pas de la ligne dĠarrive
Il y-a du sang sur le sol,
un vieux livre gorg qui remplit la rigole
Toi ton dernier temps, tu
le passes recompter
Les grains de ton silo
bl !
Monsieur Petit Jojo.
Dans le manteau le plus
beau de monsieur Petit Jojo
ÔY-a des poches, Ôy-a des
poches
O se mlangent tout de
go, dans le plus grand des chaos
Tous les parfums de la vie
de demain.
CĠest bien le manteau le
plus beau, celui de monsieur Petit Jojo,
Qui sĠy cachent ? Qui
sĠy cachent ?
Le croissant de lune et le
drle dĠoiseau
Pour le goter de rcr du
matin.
Dans la poche dĠen bas, il
y-a son petit papa
Qui le lui dit encore, si
demain tu veux tre fort
ÔTe faudra marcher trois
jours et trois nuits
Pour arriver la ville de
pluie
ÔTe faudra marcher durant
trois ans
Pour accoster la ville
de vent
Et tout a pour des pommes
et des pches
Pour la fin nĠtre plus
quĠune mche.
Dans la poche du haut, il
y-a son ami, son frrot
Qui le lui chante
doucement que pour mieux traverser le temps
Le diable entre tous ses
trop polis coquins
Ne laisse de la vie que
cinq jolis ppins
La lune dans une pub la
tlvision
Sortant de lĠcran
dit : Ç eh bien mon garon
Comme tu vis pour ta
pomme, a te file la pche
Quand la fin, je te
lĠallume ta mcheÉ
.Dans la poche de droite,
il y-a sa maman qui boite
Qui dit regarde la jolie
boite qui trane comme un file ta patte
Ô Te faudra quitter notre
petit appartĠ
Car ton arbre est si grand
que je voudrais lĠabattre.
Va chanter chez monsieur
lĠarc-en-ciel
Va lui rpter que tu
prfres son miel
Et puis va t-en semer dans
la fort profonde
Que tes branches soient
main, que ta lune soit ronde.
Dans la poche de gauche,
il y-a son ppre qui fauche
La grande plaine petits
boutons dĠor
Pendant quĠau loin tout le
monde dort
Il tĠenvoie des nouvelles
du pays de lĠenvers
Tu les sortiras dĠune
bouteille la mer
Petit papier o il avait
crit :
Avant chaque nouvelle lune
trois gouttes de pluie
Pour chacun de mes boutons
car tu sais que la pche
Dont je fais mention,
allumera ta mche !
Esclave bahi.
JĠoublie mon pareil ;
mon achne et ma collerette pour me blottir dans les jupes dĠune femme encore plus belle ;
elle a le teint moribond et la fesse altire ; elle maugre aprs la vie
dĠici bas en maint et maint jurons.
CĠest une bcasse qui
mĠavait apport mes chaussons dĠenfant et qui de prime abord se penche sur mon
berceau pour mĠy laver les petons. Chorgraphie dĠune impeccabilit dsute,
petit bout dĠoiseau qui vous narre votre vie avant quĠelle ne soit faite.
Mais longue est la route
qui mne au trpas. On nĠy apprend que le doute et lĠenvers du dcor. Les
chssis sont glacs et lĠherbe haute dans les jardins o plus aucune bte ne
broute.
Comme une diatribe, lancer
sa langue sur lĠavenir rayonnant qui vous environne. La girolle lente est un
parfum dĠavant guerre couleur pice. Et r-inventer ainsi tout le parfum du
bois, histoire de redonner got la rotonde contemporaine. Bien quĠayant
droit, la vergogne sĠamenuise, timidit froce juste pour nĠy entendre que
goutte.
Jolie joie comique.
LĠamenuisement du temps tranquille et velout de vos jambes qui galopent !
Tel un ftide fardeau, le ricanement des princes de ce monde, qui nĠy entravent
que couic nos mesures obsessionnelles dĠesclaves bahis par les cheveux du
vent, et la mitraille des voisins de passageÉ
Amants dĠabsinthe.
Sur le cours jauni de mes
folles annes
JĠavoue nĠavoir pas tout,
pas tout dboutonn
De palabres en vers, vers
de demi-teintes
Toutes nuites exsangues
et mes amants dĠabsinthe.
LĠaubpine matinale, nous
tendions un filet
Attrapant le cours du
monde, le buvant dĠun seul trait
Nos parcours de flamme
nous moussions lĠenvie
Et nos matres meuglaient,
le pr nĠavait plus de prix.
CĠtait un jour de
noisette concasse sous le pied
Un jour sans nuage
pquerette dvoile
O la fiert du bleu
pouvait vous mouvoir
Si par trois fois, vous ne
vous tiez rompu en mon saloir.
Nos vivants apptits
livres de lĠaccostage
Tricotaient des folies en
colis publipostage
Coloquinte en plat
dĠargent ou en caramel blanc
Mon cÏur r-inventait la
tendresse dĠallemand.
Quant au bord de lĠeau,
sur une chvre antique
LĠructation de nos sens
et le cantique des cantiques
Tout se dbordait comme au
mt de cocag,ne
On djeunait sur lĠherbe
et ma mousse en votre campagne.
Le cÏur avait vingt ans,
les artres sĠemballaient
DĠun brin de paille dĠune
poutre dormant en vos palais
Tout nĠtait alors que
caresse et mascarade
Du trfonds de nos nuits,
vous me chiffonniez, camarade !
Absents des terres
lĠindustrieux pli
Je voulais en dmordre du
vieux monde racorni
Spculative traverse,
passeur du peau peau
LĠalise mĠenjoignant dans
le creux de votre eauÉ
Je suis le phareÉ
JĠergoterai certes sur le
bord du chemin
Petits chos dĠun matin
lointain
Quand les boutiques et les
choppes
Balaient leurs oublis,
rougeoient leurs flops.
Et puis le ventre de lĠami
qui vous arrime
La rue qui vous cline
dans vos drives demi
Le nuage et son crachin,
boulevard du Crime
La truite devant lĠtal
qui vous sourit.
Le monde regorge de
positions tropiques
On peut ricaner de nos
mous dĠenfants calmes
Ou batifoler son hiver en
Afrique
La raison du plus fort est
toujours au napalm.
Rillettes de veau,
blessures de guerres
Celles qui nous sont
chres, celles de Roncevaux
Les bosquets tous alors
pleins de princesses altires
Et la vie qui sĠchange
pour tout lĠor du bateauÉ
Remisant le cuisinier, la
matresse de maison
A la devanture des jours
de gloire
Je vous tempterai le
matin plus que de raison
Vous rgaler de
lĠaltitude. Je suis le phare.
Mes clignements
interminables ont quelque part
Rejoint le blanc-seing,
oh, nuit de la chouette effraie
Quand sur la pointe du
pouce, enfant tumulte dĠart
La lyre et lĠoiseau, la
lumire, sous la porte, comme une raie,
Et puis rigodon du jour
effac
Rougir dĠamertume devant
le pont-levis
Arme de bras casss, que
sous nos paupires craque le vernis !
Pendants dĠamourÉ
Cataclysmes
insaisissables, nos vies nous mnent dans des dcors, roucouler dĠazur
prgnant, voir la verte colline bouger dĠun centigrade, et puis nous retirer.
Au lieu-dit de la
Confusion, jeter dans lĠornire, tous ses petits boutons dĠor, et lĠair
dshabill par la vie qui passe, rejoindre le peuple moutonnier pour
sĠendormir lĠombre des
turpitudes.
Vous me preniez dans vos
bras, vous en souvenez-vous ?
Quand jĠallais ramasser
pour un fagot tous nos morceaux de vie minraleÉ Et vous grimpiez dans mes
sabots, pour le giratoire crdit des nuits de miel.
Coloquintes et asphodles
ferments composaient lĠusage dĠun paysage urbain dj dsuet, et ce depuis
tant de lustres.
Nous partmes la parade
comme en dĠautres temps, nous brler sur la bougie du temps retrouv ;
virer dans lĠintrieur dĠune lunette astral, entre deux casseroles, nous
enqurir de la petite Ourse qui nous avait reus en si bonne couleur
hospitalire.
Car, cĠest par la double
chelle et avec maints paniers dĠosier que nous convnmes de la cueillette des
cerises.
Et monter vers le
trs-haut nos dpens, tout prs de la cime de notre premier ducateur,
pendant que ses pendants de joyaux carmins se balanaient sur nos oreillesÉ
Simple cours.
Joyeusets de
lĠau-del ! pourpre est la mre du disciplinaire ruisseau dĠalcve.
Colin-Maillard au jeu de lĠesbroufe, je te tue et tu me jouesÉ
Comme un complice dĠt,
nous nĠavons pas t si grands que a, mme la tte par-dessus les nuages. Nous
rmes pleines dents en apprenant la trahison de nos vies, chaque jour
grene, mdite dans lĠossature du pome.
A la devanture des nuits
heureuses, un livre dtallait comme une tribu avant quĠelle ne fut dcime.
Notre tort, juste avant le muse, avait t de nous rendre intressants, la
merci du passant.
Que lĠun passe et que
lĠautre sĠattarde tait peut-tre la simple cl fourrer dans le trou de la
formule. Est-ce pour autant que la roche voudrait sĠouvrir ?
Connective. Notre langue
nĠavait jamais t autant si peu, quĠelle nĠtait plus que cela.
Rappeuse. Comme celle dĠune chatte la toilette
de son petit ; quand dans le levant, lĠoubli dĠtre debout vous dresse,
prt bondir sur le chemin.
Lors, lĠon nous croyait
dj partis, peine venions nous dĠarriver. Quand un peuple sauvage sĠhabille
du falbala dĠordures dont il se doit, la source a beau suinter, elle ne suit
plus son cours que dans lĠindiffrence qui la mne son fleuve.
Ici, en dĠautres tempsÉ
Et la fuite nous entrana
dans un vertige de nos vies, dont le ciel sĠattrista. Il fit sombre durant
plusieurs sicles.
Coursiers et fuyards,
lĠombre entretenue nous avait si bien servis. A peine sĠil fallut ter ses
vtements pour lĠusage de lĠamour au soleil baissant.
Car ecchymoses ou larges
plaies, nos vies sĠestompaient dans la liqueur fleur de pierre. Les hommes
portaient un petit chapeau quĠils devaient dcoiffer ds que nous passion sous
un pont.
LĠhistoire nous dira plus
tard qui du chat ou de lĠenfant avait raison de ronronner prs de lĠtre encore
tideÉ
Bellicistes et
imprcateurs nous tenaient dĠune main de fer, et nous rougissions tels des
pirates intimids par la diatribe, qui dit-on, avait la verdeur des journaux
people.
CĠest quĠon sĠadressait
nous en des termes o ruminaient nos vieilles allures. Les antennes sidrales,
ces machins de fer, nous reliaient au tout parlant, faire plir le plus grand
des prophtes.
LĠencombrement tait
maximum, mais il nĠtait pas rare que nous nous trmoussions sur la mousse
malgr les camras de surveillance. La pitance ingre, nous y retournions pour
d Ôautres accolades !
Promontoire et rotonde.
Pour le promontoire,
faites valoir vos droits de souffleur gnreux, statuettes tranges sur la
ligne dĠhorizon ! Et puis dguerpissez au premier courant dĠair !
Prs dĠun petit vallon o
je mĠenfouissais par habitude, dormait tout un tapis de choses sages qui
nĠavait pu rapparatre depuis la nuit des coupeurs de sanglots.
On esquivait le moindre
geste dĠabandon, comme pour tamiser lĠair idiot quĠun vieux concept des annes
50 nous demanda dĠavaler.
Le regard des autres. Par
la peinture de lĠimage, nous restmes colls, aux fivres brles, dsolantes
obligations qui nous laissaient pantins dsarticuls dans lĠombre des choses.
Mais Versailles, le Roi toujours droit comme un soldat, toisant lĠalibi
menstruel depuis lĠÏil de sa lunette.
A genoux devant le
pouvoir, comme nous lĠenseigne tout catchisme existentiel, le problme est de
mimer la soumission avec exactitude tout en tant dj enfin loin des bords du
trou.
Comme pour parachever
lĠanniversaire de nos solitudes, on achtera un petit Kim cne dglutir en
fainant ascte et touriste des rotondes et bretelles dĠaccs, gmissant la
moindre approche, lĠair effarouch par la poigne de moineauxÉ
Qui peut encore battre des ailes cette heure-ci ?
Vpres.
Tout petit grain de sable
distrayant la machine,
Ventre mou et puis longue
pine
Tu nĠes pas tendre avec le
fond de cette eau
Qui veut la fine toffe,
le frisson sur la peau.
Jour dĠattroupements aux
petites contres
A nous deux ma jolie, les
feux de ta vpre
Les petits cÏurs au bord
de lĠattente
Brler la cblerie sur la
table de rente.
Aux dimanches dĠt, le
mailing herbu de ton sucre
Mille avoines au fond du
vase. Monte du cri vers le lustre
Notre animal, promenade en
longs rayons
Clin dĠargile, doutre
coulure de ta noix de cotonÉ
Vaseline.
Passez moi la vaseline que
jĠaille lĠarne
Payer mon d au culte
suprme
Travailleur attractif ne
mnageant jamais sa peine
Passez moi la vaseline que
jĠaille lĠarne
Saltimbanque et jĠy tiens
mme si cĠest des btises
Je suis un artiste comme
ils disentÉ
CSG, Assdic, Griss,
Urssaf, RDS,
Mais o que cĠest que jĠai
fourr les mots pour ma princesse?
Et mes 507 heures la
crme ou au beurre ?
Pour mes 43 douceurs
serais-je bien lĠheure ?
Dois-je donc avoir la
trique pour boucher le trou de lĠUNEDIC ?
Parasite et fainant pour
le baron Salire,
Beau bibelot vacant sur sa
belle tagre !
La culture a un prix mais
il vous faut des margesÉ
Pour soigner mes chansons,
il nous faut du fourrage,
La gabelle et la dme,
soient ! Mais laissez-nous nos pturages !
La pche.
Monsieur Baratin veut nous
communiquer sa pche
Son premier gagne-pain,
cĠest ses communiqus de presse
De force ou dans la ouate,
cĠest a la libert de presseÉ
Ils nous prennent, ils
nous prennent
Par devant, par derrire.
Ils nous prennent, ils
nous prennent
On en est presque fiers
Ils nous prennent pour des
cons, vous dis-je
Ils nous prennent et jĠen
ai le vertige.
Monsieur Baratin ramnera
souvent sa fraise
Nous refiler un par un
tous ses vastes projets de baise
Tous les journaleux, tous
les communiqueux nous toisent
Nous les populeux, sommes
l pour payer lĠardoise !!!
Plaie du monde.
JĠai beau sentir mon
andropause proche
Rien ne me cause, rien ne
mĠaccrocheÉ
Le voil le beau monde
dgotant, dgoulinant
Qui ricane sa vomissure
immonde, qui pisse sur ma roche.
Que sĠarc-boute la liesse
vertigineuse de nos prtendants!
Je leur offre le naufrage
et lĠorage et le lac du temps dans la poche.
QuĠon mĠoublie tout va
dans vos dlires tout bas aux pixels du carnage
Vos bats fiers bras
lĠombre des vnneux chantages o tu tĠaccroches.
Et je mĠen vais au vent
dĠautomne qui sent mauvais
Sans dtour et sans
retour, juste fermer la paie de viande mocheÉ
De ce monde si creux
De ce monde un rien
monstrueux
De cette merde aussi
vieille
Et toujours en dentelleÉ
LĠinjonctiviste .
Stop !
Stoppez la dope !
Laissez la maison
propre !
Allez fumer votre tl
Sur le pallier
Ou encore dans
lĠescalier !
Il y-a des mtastases
En extase
Dans le tuyau de la
vie !
Je dis
Chrie
Oh, oui, tout ouvert
QuĠil faut la faire, la
guerre
Au cancer
De lĠesprit !!!
Qui suis-je, un
pommier ?
Il y-a bien longtemps
Nol,
On avait dj les boules
Mais on nĠtait pas des
sapins !
Nos boules, cĠtait nos
fruits
Et de toutes les
couleurs É
CĠest pourquoi, si je suis
venu vous voir
Ce soir, cĠest pour vous
parler de mes pommes !!!
PacotillesÉ
Je suis devenu chrie,
beaucoup trop laid
Pour que tu mĠaimesÉ
LĠternit, cĠest long,
toujours le mme
Battement blme.
Tu as oubli les jambes et
les pieds
Les petits petons qui
portaient le long
De la berge tranquille, ce
corps dĠange blond
Oh eh ventre nubile !
La tombe des feuilles
Nos souffle
immobiles ! Juste la fin du recueilÉ
Tempes dgarnies, petit
ventre rond
Poitrine aplatie par lĠt
de plomb
La tenue du monde et nos
poils de btes
Oh eh rouler dans
lĠimmonde, de la boue plein nos gutres
Peux-tu nous refiler,
Gironde, du mascaret dans notre tre ?
Comme on sĠest suivi, comme deux fugitifs
Mains dans le cambouis, jeux interactifs
Vots dans lĠennui ;
et puis ce temps qui nĠen finit
Oh eh mode frigide ! La robe des filles
Nous souffle
immobiles :::::::::: ternels de pacotille !
Petites morts.
LĠpitaphe glorieux du
clin repu de la dgoulinance
Et puis, chouette jacquerie, quand je me compte en diable dĠoutrance !
CĠest accablant, cĠest
dsolant dĠaube prcaire
Oui, mais voil, je me
sens black et dĠquerreÉ
Tout comme le lit, la cage
aux oiseaux de repentance
Qui nous rend branlants,
nous meubles de sang dans le silence
Vilenie courante,
lĠhorloge remontant dans la Durance
CĠest cÏurant, cĠest
vomissant dĠodeur de lierre
Oui, mais voil je me sens
brise et berbreÉ
Comme la passementerie
nous fit la peau dĠaube clinquante
Au lit, tout lĠart du
cri, la braderie caressante
Quand dans les draps, tout
prs, tout bas, on sent sa rimeÉ
en
galreÉ
Colis, bouche mouille
Colifichets, le tout emporter
Colis, bouche mouille
La nuit, la verte, la dignit recouverte
Cotyldon
pour que ta joue soit offerte.
Colis, cĠest lĠme qui se ballade lĠtal,
Colifichet, le verbe a
pris son toffe
A la place des joues ,un
plant dĠharicot fleurit lĠos.
Colis, ma frousse comme un
paquet, comme une rousse
Cotyldon, quĠun haricot au ciel me pousse
On nĠest plus que colifichets, petites babioles
tranant la coiffe
La nuit se boit mme le pichet, la nuit se
boit toujours sans soif.
QuĠon prend de loin pour colifichets ou touffe
de verbe
La parole est dĠor, cotyldonaire et plutt
sminale
QuĠun monde sĠendort et sa pourriture aussitt
germinale
Que ton monde soit mort, sitt ta pourriture
nourrira la cabaleÉ
Rel dentier.
CĠest quand-y
CĠest quand –y,
quĠil
Remplit plus ras bord
son caddy
Du truc et du machin de la
cochonnerie ?
CĠest quand donc
CĠest quand donc quĠon
Comme un vieux cochon tout
dent
Qui retrouve jamais plus
son rel dentier ?
Je vous jure, je me cache
pour crire a, je suis pas fier
Car entre mon caddy et
moi, il y-a des rivires.
Il est o le parti qui
dira demain la dcroissance
JĠavancerai tout seul et
je dirai notre naissanceÉ
Vous jaillirez, grands
beaux corps frais dans la ballade
Que tissrent pas plus
long quĠhier, nos pres malades.
Si pour un oui, si pour un
non, on stoppait la consommation
LĠoiseau de nuit, lĠoiseau
sans nom viendrait remplir tous nos poumons É
On sortira dans nos
manteaux, franchir la ligne
Sur chaque gondole perche
un oiseau, ce sera un signe.
quĠil peut des Macs DoĠs, quĠil pleut des
Auchans
quĠil peut des Inters, quĠil pleut des LeclercÉ
La chanson vitriol.
Contemplant lĠternelle
croissance des frais de bouche du chteau, la technique du petit joueur de
flteau : oindre l o il faut et dans le bon sens et selon une stratgie
emprunte au vieux complice Ç bouffon È dont le terme mme
lĠapparentait tout ordinaire du commerce spirituelÉ
Plus tard, juste un peu
plus tard, le fou partagera la solitude du Roi. Tel est le prix payer pour
pouvoir manger dans la Royale cuelle. Oui, messieurs, dames, lĠartiste est du
ct des repus comme rcemment dans lĠaffligeante tristesse consensuelle :
le you-you de lĠacheteur potentiel lui confrant lĠinsolence obligatoire dont
il se garnit comme dĠun blasonÉ
A contrario dĠune chanson
nouvelle mainte et mainte fois r-itre pour caresser la cour et son cortge
tl-mdiatis, appuyer bien fort l o a chatouille, branler la canule du
prisonnier consumriste, il se pourrait pourtant quĠun balayeur un jour vous
propose dĠaller rejoindre une espce dĠade capable de vous remettre sur
pied ; chasser le politiquement correct simplement pour pouvoir entendre
nouveau le silence du mondeÉ
Une sorte de coryphe,
mtissage de Woody Allen et de Frantz Kafka qui puisse venir hurler sur la
tombe dĠun tre dans le coma tout en feignant un dernier clin dĠÏil
lĠintention de son psychanalyste. Ainsi parlait Michel KÉ
Et ainsi naissait le
concept de Chanson Vitriol compos de ses deux termes : -Chanson :
issu du latin Ç cantionem È, accusatif de Ç cantio È, chant
dĠun tre humain, dĠun instument, driv de Ç canere È, chanterÉ
-Vitriol : rfection de lĠancien franais : Ç vedriol È,
emprunt au latin mditerranen Ç vitriolum È, altr du latin
Ç vitrolus È et dsignant dans lĠancienne chimie, des sulfates ayant
une apparence vitreuse ; au XIXĦ sicle, pour dsigner lĠacide sulfurique
concentrÉ
McanismesÉ
La machine est norme. Le
fait est quĠon ne la trompe jamais. QuĠun cheval seul sur la route vous croise
et vous voil bondissant de lĠavant. Comme un gant sur un chteau de carte en
Espagne.
Nourissant. Le murmure est
poli. Qui a pu voir la fondation qui prolifre sous le dcor ? Bien-sr
que nous synchronisons la salissure dans les plis lĠencornure de vos lvres.
Nous avons chacun un petit chiffon et une burette dĠhuile.
LĠide tait que nous
barbotions des cerises. En catimini, passer par-dessus le mur. LĠarchiduc est
lÉ il a mis deux cotons la place des yeux.
Ds lors, jouir sans
scrupule de lĠaprs-midi dflor. A la cassure des branches navres,
lĠtonnement des doigts encore dans la soie des ptales dors. Et le jus de
pche qui nĠarrte plus de couler.
Sur lĠaxe vert du chemin de Compostelle, le boulot, le sale
boulot du temps qui rajoute la poussire nos plerines, de la boue sur nos
rides, et du dsespoir la commissure des lvres.
DĠici comme jadis, la
machine est norme. Broyeuse dĠmes, elle recrute tour de bras dans les
alles proprettes des dners de partis, vous invite resservir le
couvert : de la mme tambouille pour les commensaux venir.
Bel oiseau !
La voie lacte. La
voil ! LĠamus vous refera son beau corps de Jupiter. Et lĠon se
rengorgera. Regardant lĠaspect du doigt, mais jamais du ciel quĠil nous
montrait cependant que vous vous repaissiez de son miel.
Colibri ananti dans sa
conscience de volire, calme bleut en si bcarre lĠaune de ma vertu, un peu
dĠeau frache sur ton visage tumfi.
Et pizzicato sur les
cordes de ton malheurÉ des allluias vengeurs qui vivent au vers de gris
tellement lĠallure fivreuse vous mit, transbordeurs aux grands yeux ouverts
sur un ciel de nantÉ
Et partout des cons bords
dĠoiseauxÉ LĠallure du vieillard la canne qui brche lĠasphalte se dfend
comme un gaillard en ternit qui exige dĠun paradis quĠil repousse, sous nos
pieds, lĠendroit o nous avons germ, nous, navets dĠune promesse
languide !
Nous, nacrs dĠaube
trinqueuseÉ et le svelte oiseau sous nos robes qui farfouillant dans les plis
dĠune rose va sĠteindre derrire les nuages troubls...
LĠclair des patrons.
Si tu veux pcher la lune,
va te planter prs du grand lac tout argent, avec ta canne pche et ton
filet !
Quand tu veux pcher la
lune, tu peux pcher la mouche ou lĠasticot, mais alors l, tintin !
Tandis que si tu pches au bouton, un beau petit bouton dor, la lune, elle est
curieuse, elle y va voir, et hop ! Tu tires !
Ces paroles taient celles
de mon grand pre qui tait marchand de boutons. Ces paroles droules,
jĠarrive devant vous et je dis : bouton, chanson, trois sous la douzaine,
trois euros pour la fredaineÉ Boutons ! Chansons !
Et comme mon grand-pre,
jĠai mon ennemi jur. JĠai dnomm monsieur Arthur Eclair ; cĠest dire
le patron de tous les boutons ; mais encore monsieur Arthur Eclair, expert
en fermetureÉ
Ainsi donc, dlocalisation
du vendeur de petits boutons, et en particulier, dor souhait !
Dor souhait aussi, le
vaste dsert du petit marchand de chansons, vendeur au porte porte, passant
chaque soir , heure exacte pour rallumer le rverbre.
Querelles et gramines.
Allez viens, on va faire
un break
On va lorgner les hommes
amoureux.
Allez viens, on va faire
un break
Observation du convoi
dĠanges heureux !
Au gui lĠan neuf sur une
le ou dans une rhumerie
Pour ce qui est de lĠarbre
et dĠy dormir bien lĠabri
On a maintenu lĠÏuf,
matelot dru sur son coquetier
Grand bel oiseau du phare,
grand cri mont vers le monde entier !
Et lĠon emportera comme un
rflexe rel appris sur lĠle
La veille dans les draps,
volont de nuages et de pistil
Oh rire des ses dents qui
tombent dans la coupelle du savoir
La question misrable et
la calamit du monde odieux
Corrige moi la fable
lĠhtel sur le ring de tes yeux
Condiment comme cajolerie,
caresse moi les jambes, la flatterie
Suite au trfonds des
nuits, querelle et gramines, soie sur le lit..
Votre mre..
Jeune oblig de ternir
sous vos parapluies
Vie tasse dans le dboul
des cÏurs blanchis
Impermabiliss, vous
lasserez-vous ?
La ronde des gaudrioles au
garde vous
Et puis la luisance du
rire bien travaill
Ca vous fait un monde au
parquet vitrÉ
Et lĠon nĠoublie surtout
pas les patins avant dĠentrer.
CĠest dans cette verdure
l que vous viendrez vous perdre
Il ne faudra pas grand chose pour
apprendre manger votre merde
Viendront complter votre menu de vieil enfant en herbe.
Calamiteuses contres o
le libre arbitre vous a gliss
Un billet doux pour
souffler sur son ternelle chemineÉ
Cot aprs cot, lĠlixir
de lĠabb Jouvence
Ca ricane plein tube
sous la souvenanceÉ
Et quĠon y vienne surtout
pas dire de sitt
Que le machin fait que tu
te sens de tropÉ
QuĠon y regarde deux
fois lĠombilic limbe,
La terre terreau, celle qui nous nourrit, celle qui nous
nimbe,
Nous emplit dĠun vocal
emplissant la plaine entire
Mme envahie dĠinsidieuses
montagnes, dĠhumanit de pierre !
Il faudrait un malin
plaisir trs teigneux pour que cela taise
Le grand arbre et lĠami o
vous crochetiez votre belle hypothseÉ
Calamit dĠun monde
putride
Qui nĠen finit pas de ne
prendre aucune ride
QuĠon croupisse par le bas
QuĠon sĠesquinte dans les
airs
La terre vous tend ses
bras
Et vous la baiserez comme
une mreÉ
La caste.
Ils font de la chanson
pour gagner du pognon
Ils font de la musique
pour sĠempiffrer de fric
Ils trempent bien leur
plume pour gratter de la tune
Et quand ils vous ont bien
fait rver
Ils taxent un max de blÉ
ÔZĠ aiment un pĠtit peu
les trucs de lĠart
ÔZĠ aiment un grand peu la
machine dollars
ÔZĠaiment pas beaucoup les
intellos
ÔPrfrent de loin la
belle arme des gogos.
ÔSont fiers dĠappartenir
au srail
Et ils portent haut et
fort des initiales
Ils sĠappellent A, ils
sĠappellent H, ils sĠappellent M
Ils vivent entre eux,
cĠest pour a quĠon les aime.
ÔZĠ ont un papa et une
maman qui sont contents
Que leurs enfants aient
autant quĠeux du talentÉ
CĠest la caste des vrais
artistes
Tous un peu bohmes tous
un peu humanistesÉ
Corps-sacs.
LĠhistoire dĠun petit
animal contemporain qui flotte au bord des villes, sur les parkings des grandes
surfaces, ou sur les bords des routes. Ca peut-tre toi, a peut-tre
moi !
Et lĠon ira voir sans coup frir par-dessus lĠpaule du
capitaine, la carte du trsor planqu et les plans de la machine sertir les
diamants. Il faudrait quĠun jour nous reluquions ensemble les gros poumons de
la princesse enfouie, celle quĠon avait pris tant et tant de jours pour la bel
et bien dcorerÉ mais aujourdĠhui, princesse invisible derrire la fanaison du
monde entier.
Princesse gomme ? Ou
princesse fane ?
Du coup, petits cailloux
dans la fort des affiches pour tenter encore une fois dĠy retrouver ses
frres. Mais nous sommes si frles que le vent sĠest gliss sous la fine
pellicule qui seule constitue lĠunique enveloppe sous laquelle nous osons
encore nous prsenter la surface du monde !!!
Sommes devenus des
corps-sacsÉ
Sommes devenus des corps-sacsÉ
Sommes devenus des corps-sacsÉ
La blasure.
Dans la volont de ses
sbires, lĠlan bouscul du soleil, qui faisait de nous des sortes de lzards debout
sur pattes arrires et ttant dans les nuages lĠheure du bien-tre et du rien
faire lgant comme lĠanimal !
Coulis de framboise, la
blessure au cÏur qui nĠen finit
pas dĠun quatre heures refroidi sur la table cireÉ ou vague dtention
lĠendroit le plus aguerri de lĠtre camisol dans son train de vie.
On jenait de tout
mouvement amoureux, de peur, comme lĠavait dit le pape, dĠavoir pouser
lĠombre de son ombre, contre le reste de la vie. Etre sentinelle de
lĠinvisible, bordel !
LĠoccupant nous
contraignait de bien curieuses gymnastiques : compter les petits
cailloux jour et nuit sous lĠÏil verdtre du Screen bienfaisant et vnrableÉ
danse ligature caressant le secret espoir de refouler tout espace qui ne fut pas pos par le 1-0 du si
joyeux ComputerÉ
Comme la vomitive libert
de se mouvoir en talonnant consciencieusement ses penses frileuses, nous
virevoltions tout va dans la transe ptaradante du pognon puritain.
LĠabricotier fraternel
entre le garage cleste et le clapier o nous amassions nos jouets nous tendait les bras du dlicieux
repas frugal, mais nous, nous dtournions sans fin par simple copie de la
blasureÉ
La lanterne du menteur.
Comme on nĠy tait pas, on
nĠa jamais su la terreur du brouhaha lĠheure de la rentre dans le monde. Que
cette ahurissante java, ce tangage tout va qui crache du sang et de lĠeau
dans un enfer de vacarme paradisiaqueÉ
Que dire de plus ?
QuĠon sĠenlaidit pour rien dans la monotonie du monde disparatre, ou que si
lĠenlaidissement des tres nous chahute autant, cĠest peut-tre quĠil nous faut
rviser nos tables de lĠaccomplissement.
Dire quĠon nous avait
tendu la main pour nous apprendre marcher, cette mme main qui avait tenu des
ventres, des seins, des sexes aussi, cette mme main qui nĠavait jadis quĠ se
tendre vers le ciel pour nourrir son ventre et ceux des siens.
Mal mĠy prit de vouloir
modifier un seul trait lĠordre secret des choses. Ciel dchir, on voulut le
recoudre, le recoudre encore, mais toujours lĠor dans les cheveux, les oreilles
venait teindre un peu plus la lumire des yeux. Les yeux sĠteignaient un peu
plus chaque jour.
QuĠon nous dise et nous le
redise : la petite lueur perdue dans la nuit des contes nĠest pas la
lanterne du menteur. Nous nĠavions quĠ nous enfuir vers lĠarbre et ses trsors
et nous restions cois, vaincus par le confort et son immobilit.
Le pĠtit trainÉ
A quoi donc je rverai
cinq minutes de ma mort ? Non, non non, CĠest pas vrai, ce sera pas de
tte de mortÉ
Je verrai comme un pĠtit
train
Dix kilomtres de boudin
Tout mon manger, de tout
mon bu,
Qui ruissellent au bout du
ru
Tout ce qui se mange et
tout ce qui se boit
Trois dcilitres de Badoit
Trois citernes de Stella
Tout ce qui se branle au
fond des draps
Tout amour, tout dsaveu
Tout ce qui tombe et tout
ce qui pleut !
A quoi donc je penserai
cinq minutes de ma mort ? Non, non non,
CĠest pas vrai, ce sera
pas de tte de mortÉ
Les alcooliers.
On se fait tellement,
tellement, tellement chier
Je donne tous mes sous aux
alcooliersÉ
Je me dfonce tout seul
lĠalcool
Je suis un indien, je vais
lĠcole
Il y-a dans ma tte
des petites btes
Qui font une satane
tempte
Je suis pas du Bar de
lĠAvenir
Ce qui me plait, cĠest que
lĠon va finirÉ
ÔLĠest o le bel homme,
costume-cravate
Qui met des pĠtits
cailloux dans ma savate
Pendant que mes copains
piliers de bars
Lancent des parpaings
dedans ma mare
Si nous les sacs bire
lĠon se sevrait
Combien dĠactionnaires
dans leur verre dĠeau se noieraient ?
Si tous les alcoolos du
monde
Voulaient un jour se
retirer
De vos belles pattes
toutes immondes
Ca ferait un maximum de
bl
Ca ferait une industrie
qui croule
La vtre, chers alcooliers
maboulesÉ
Ca ferait un gros paquet
de pognon
Qui sortiraient de vos
villas marronsÉ
Catgories !
Catgorie Collines- O
sont les belles, navrantes charmeuses glises glaces ?
Catgories Torrents-
Liquides et vermoulus, les hivers qui nous succdent, qui humidifient
lĠaujourdĠhui avec leur sourire en goguette.
Catgorie Cavernes-
LĠautomne a ajout des rats et des souris dans nos slips, qui font que a bouge
toujours au trfonds de nos ternits.
Catgorie Ruisseaux- CĠest
des plantes entires qui ricanent
lĠune avec lĠautre, qui se bousculent et qui se grimpent pour la fabrique
dĠunivers en prparation.
Catgorie Cailloux- Les
petits chatoyants illuminent la pninsule, dversent la couleur au milieu de la
plaine immense et griseÉ
Catgorie Gouttelettes-
LĠhiver dira si la guirlande de givre avait raison de nous entretenir si bien
des dlices, que tout devient
abstrait, pass le virage des miroirs.
Catgorie Fleur de Sel-
LĠombilic nous ctoie tant et tant que cĠest chaque jour le droulement du
primtre de notre me. LĠart floral dpend alors de la dsagrgation des
minuscules sdiments qui nous composent.
Catgorie toile
dĠAraigne- Comme un nuage tincelant des mille et une gouttelettes de rose du
matin entre le fil linge et le poteau de mtal. LĠabstraite confusion de nos
mois par lesquels nous prenons rendez-vous avec lĠautre.
Catgorie Sandale Bleue-
Echoue sur les galets comme une princesse pouvante par lĠcume. Christ juch
entre tuyau et sacs plastiques !!!
Complainte du mle
ordinaire.
Nous empilions nos
ncropoles comme des dboires emberlificots dĠazur ; nos ttes toiles
dĠoreilles qui coutaient lĠair du temps dans un grand pr travers par des
hordes sauvages. Et toi, te tricotais comme un grand pull marin, lĠair de rien,
un pouvantail que nous allions tendre en travers pour cumer nos amours dissips.
Ca filait toute allure
sur les rebords des pistes. On joignait lĠutile lĠagrable en nous assnant
des coups dĠolifant dans les oreilles. Nous vivions un moyen-ge cyberntique
et la mathmatique profilait son visage dĠange inquiet. Dans les cafs de
brumes opaques, des musiques assassines charriaient des trsoreries carcrales,
des moissons dĠanimaux multinationaux sur des beats monochromes, la
congratulation du marteau piqueur
ultra-libralÉ
Ca piquait, a cousaitÉ De
la luxure et du luxe bat ; injustifi, rien quĠau nom des siens. Son
petit bout de territoire solitaire qui glorifie lĠopinion hautement inspire
que la terre entire soit mise sacÉ
Joliesse tendre dans la
chambre coucher, la manne, la production permanente de testostrone et de
nouveaux textes dchiffrer sur le drap dpucelÉ on y va, on y va franco de
port dans les territoires abandonns o tout gain provient du vent bienfaiteur
et herbu. Une espce de mle ordinaire !
LĠternit du machin.
Repres caduques. LĠombre
est fire comme une liane qui enserre. Outre nos cousins dĠAmrique, nous avons
mis tant de temps pour nos petits trsors rien quĠ nous, que la vie entire a
fini par ployer, branche navre sous le poids des fruits, branche baissant la
tte, voulant se cacher sous terre.
LĠtincellement dĠune
larme, parfois, au creux des yeux.
Et lĠintrpide vertige du drisoire, le courant des affaires mourantes, la
sant du propritaire assoiff dĠaccumulations, la fidlit du savant portant
sa goutte de sacr sur sa tte, celle qui consolide, celle qui justifie
lĠensemble, qui va se perdre la fondation et de ses belles mains blanches,
dresse devant vous lĠlvation de lĠdifice ; É lĠternit du machinÉ
Comme jĠarrivais un jour
avec mes grands yeux de mchant et te renvoyais ton nant, le mme qui te
permettait dĠadhrer au parti thsauriseur, je le voyais qui se faufilait
derrire toi, sous tes aisselles, dans les oreilles aussi ; avec ses vieux
airs dĠarchiduchesse archi relooke, ses panoplies et ses poupes, ses paroles
aimables et son sourire jovial ; oui, cĠtait lui qui partout te
prcdait, te motivait : le bizness, ton biznessÉ celui par qui ton chien
de dtresse aboie tout rompre la gueule de monsieur tout le monde.
JĠtais lĠinnommable,
celui que tu renvoyais aux fourches caudines dĠun pass radieux o lĠon
douchait les toiles jaunes !