De

Réverbère

Récital

Quintet

Philox

Création de «Ne pas perdre de Vue… l’Allumeur de Réverbère !!!»

Philox, fondateur de la Balayette à Ciel se retrouve cette année sur la brèche pour préparer les bases d’un nouveau répertoire, mais aussi le finaliser à travers des séries de premières qui devraient permettre de roder ce nouveau cheval… Ces épreuves pourraient aussi être prétexte à l’organisation de spectacles par l’association… Philox a poursuivi la préparation de ce nouveau spectacle au travers d’une résidence qui a eu lieu grâce à la proposition de l’ « Inter-territoire » Sources et Vallées. Cette résidence a rassemblé l’équipe musicale de Philox pendant une semaine à Longueil Annel, permettant de mettre en œuvre l’ensemble des arrangements musicaux du nouveau répertoire ; plusieurs rencontres ont été rendues possibles avec l’Amicale des anciens bateliers : un cahier de bord s’est tenu et donnera vie prochainement à plusieurs chansons témoignant de la vie de la batellerie dans la région…Le vendredi 28 avril, une avant-première du spectacle a été donnée permettant de clôturer ce moment fort de création…

1.Modalités de création…

a).Préface…

« Contempler la jeune industrie purulente tremper dans ses vieilles fosses d’aisance fut toujours ma première activité de somnambule . Ainsi vaut chacune de mes notes reliées à mes petites chansons de bord. Pour la nécessité du témoin, les pieds encrés dans son paysage... »

D’expérience en expérience, Philox a renouvelé depuis plus de vingt ans, un regard face à la vie de sa région, renvoyant jusqu’à la nausée, l’image grotesque de sociétés atomisées, égotistes où le culte du moi, bardé de l’esprit « positif », a joyeusement remplacé l’utopie du nous.

Sans autre scénario que ses fables flamboyantes et naïves, le chanteur témoigne autant que n’importe quel sociologue historien ou politique la lente déconstruction de nos années « fric ».

Derrière en filigrane, vivent cependant des êtres miraculés dont la ligne n’est jamais la ligne droite, mais la courbe au nom du seul fait que le souffle continue de souffler et qu’il relie toutes les parties. Le projet de l’allumeur de réverbère est de devenir un jour pêcheur de lune près du lac tout argenté ; lequel se trouve près du grand arbre…

« Prenez le mot « arbre ».Il est d’une grande beauté?! C’est une entité vivante incarnée par un ensemble de sons. Il y a « ar », un son ascendant qui est le tronc, et « bre », un son descendant qui suggère l’ombre... ».

L’édition de ce nouveau spectacle permettra donc de déposer comme autant de courbes topographiques propres à la cartographie particulière d’une chanson toujours reconsidérée comme terrain d’écriture ; alliant la spontanéité du témoignage et la tradition renouvelée de l’épopée: la chanson et le conte.

b). Descriptif épique du spectacle.

( Petit big band à base musicalothéâtrale, alliant chansons et récits sur le mode épique)…

«Tous les fleuves vont vers la mer, et la mer ne se remplit pas ; et les fleuves continuent à couler… » (L’ecclésiaste).

Quelqu’un s’est-il un jour assis au bord d’un lac pour oser lui demander son histoire ? Le pêcheur de lune, dernier personnage philoxien, l’a fait, assurément. Mais plus encore, il a attrapé la lune, un soir de contemplation excessive… puis… est parti la vendre.

Le conte, c’est ce qui nous reste de ce que nous avons été. Le monde moderne est exclusivement obsédé par le souci de son avenir alors qu’il faudrait plus que jamais revenir sur ses traces. C’est pour cela qu’il va si mal. Le conte, c’est depuis la nuit des temps ce qui permet de nommer les territoires, de leur donner des contours, donc d’être libre ! Bref, le contraire de la grisaille boursière ou du nouvel ordre mondial réunis. La parlure comme mode de résistance face à la mondialisation libérale…

Chanteur de rue, saltimbanque de comptoir ou de préau d’école, Philox fera entrevoir ce monde, notre monde toujours en permanence de guerre.

Et dans cette guerre-là, le conte et la chanson, ou plutôt l’oralité, deviennent une machine de résistance… Il faudrait alors mille et une nuits pour retrouver le chemin du chanteur-marcheur, celui qui arpente les pistes juste pour remettre ses pieds dans les traces des anciens et qui pour autant n’a pas peur de s’envoler !

Pouvoir alors faire le dessin de ce chanteur-là attaché à la lumière, ce passeur archaïque, celui qui s’est toujours nommé : l’allumeur de réverbère. Puis, rentrer dans la fable pour qu’il nous chante son monde.

C’est cette fable-là à travers laquelle Philox nous convie sur les traces d’un grand-père absolu, marchand de boutons par profession et pêcheur de lune au quotidien. Bateleur autant que batelier !!! Chacune des étapes de cette quête vous entraînera sur sa route, par des biographies miniatures presque immatérielles  : nénuphar, château d’eau  portant les clefs de mondes interdits, lunettes pour voir malgré les écrans sans oublier péniche, boutons, lune, soleil et autres personnages luminescents … … …

Autant de signes qui composent ce microcosme singulier où nous nous retrouvons tous à relier les restes d’un certains commerce d’ici-bas aux choses intrigantes, mais tellement proches de l’eau de là ! Voyage au fil de l’eau à la mémoire d’un peuple étant déjà sur le point de rejoindre tous ceux dont la mémoire fut blanchie, il n’y a pas si longtemps  : banquistes, petits métiers de la rue et autres mondes nomades… d’autres que nous ignorons sans doutes !!!

Voici donc alors, ce moment de fête étrange où la chanson s’entrelace avec la parole magique du conte pour témoigner de notre tout petit monde du troisième millénaire où l’eau d’ici nous pose tellement question, qu’elle finit par nous raccrocher à l’eau delà…

Pour ce faire et suivre l’épais sillon de matière proposé par cette fable, un long processus de création musicale fut entamé avec l’ensemble de l’équipe instrumentiste dés janvier 2006 et devrait s’acheminer pour une première prévue fin de l’année 2007au centre culturel Jules Vernes de Breteuil où une résidence permettant de finaliser le travail des diverses régies pourrait être organisée. Entre ces deux pôles, une ou plusieurs résidences pourraient avoir lieu sur l’inter territoire «Sources et Vallées » permettant d’élaborer l’essentiel des arrangements et de recueillir des témoignages de vies auprès de mariniers du bassin de l’Oise ; cette matière servirait de pré-texte à l’un des chapitres du répertoire .Pendant ce temps de préparation, des moments du spectacle en chantier seront présentés lors de divers événements…

c).Création de : «  L’allumeur de réverbère ».

La résidence commandée par l’Inter-Territoire : « Sources et Vallées » et organisée avec l’aide de la mairie de Longueil Annel a permis à l’équipe de création, de mettre en plans sonores toute une première partie des travaux de création et d’ajouter, fort de la rencontre étayée avec l’Amicale des anciens bateliers, de recueillir des témoignages de vie des mariniers du Bassin de l’Oise et ainsi d’ajouter un nouveau chapitre à la déclinaison thématique de l’eau… Ce premier temps sera complété prochainement par une autre résidence qui pourrait avoir lieu à la salle Saint Gobain de Thourotte. Cette seconde résidence permettra d’affiner la musique et de mettre en scène l’ensemble du travail . Il devrait s’achever par une avant-première sur le plateau de cette salle. Un enregistrement public sera réalisé à cette occasion qui servira de base à des séances d’enregistrement en studio. Le spectacle enfin achevé sera ensuite proposé pour sa première sur une scène à Beauvais ainsi que dans le cadre de l’Oise en Guinguette …

D). Nécessité et Descriptif d’un disque.

Ainsi donc, le processus de création musicale entamé avec l’ensemble de l’équipe instrumentiste dés le début de l’année 2006 devrait se finaliser au cours de l’année 2007… Il nous est apparu essentiel dans notre réflexion sur ce spectacle en cours de montage, notamment au moment où eut lieu la résidence à Longueil Annel , que nous devrions passer rapidement à l’étape de l’enregistrement d’un disque afin de pouvoir communiquer dans les conditions professionnelles d’aujourd’hui, notre projet de spectacle.

Nous prévoyons donc pour l’année 2007, parallèlement à l’organisation de notre seconde résidence, les prises de son et le mixage d’un troisième disque de Philox qui pourraient avoir lieu avec «  Ici Label ».Elles auront lieu en avril avec la société Gamstudios en résidence à Waimes (Sud de Liège). La duplication et l’imprimerie du livret suivront dans un contrat passé avec la société Master Média…

Nous pourrons alors dés 2007, procéder à certains envois en nombre permettant de faire connaître notre nouvelle proposition à l’ensemble des salles de la région et aux festivals nationaux. Ce nouveau disque pourrait également être pris en charge par « Ici Distribution » et sera proposé en accès libre sur notre site…

La création d’une affiche et d’une documentation présentant notre nouveau programme fourniront un premier tremplin à la diffusion de ce spectacle.

e).Tapuscrit de L’allumeur de réverbère (extrait) …

Quant au passant, merci mon frère

Qui regarde chaque soir passer

Moi, l’allumeur de réverbère

Mille ans déjà, le même trajet.

L’autre berge

Et puis c’est l’ombre qui nous envahit…comme un jardin à l’envers. Simplement, laisser le trouble fécond prendre tout son mouvement à l’endroit où il se loge. La maison de pierre et son histoire, celle qui nous précéda, qui laissa des odeurs et que nous renâclons, ce jour.

Le quotidien du pain pour lequel nous osons sortir chaque jour. Gambader, gamberger, gambettes sur toutes les berges… et puis un jour, visite chez le monsieur de l’écluse.

Il nous vint comme un matin, nous expliquer ses mouvements d’eau ; y-a-t-il des marées sur les bords des fleuves ?

L’eau qui court… Le cours d’eau, le courant d’air qui prend son appui dans la base du corps fêlé. Gigantesque bataillon d’œuvres qui disent la présence de l’absence ; à part l’herbe, qui visite encore le monde ?

Un cageot de friandises amères : petits boutons, jolis boulons, fils en bobine, et autres usages de mercerie abandonnée, sur les bords d’une plage imbibée des premiers vols d’oiseaux flibustiers. De quoi raccommoder le ventre du monde à ciel ouvert…

On ira voir à l’abandon, le grand arbre esseulé : un noyer au long front de colère qui prenant la route, par laquelle le conduisait son berger, avait cru bon traverser. Rejoindre l’autre berge !

L’éclair des patrons.

Si tu veux pêcher la lune, va te planter près du grand lac tout argenté, avec ta canne à pêche et ton filet !

Quand tu veux pêcher la lune, tu peux pêcher à la mouche ou à l’asticot, mais alors là, tintin ! Tandis que si tu pêches au bouton, un beau petit bouton doré, la lune, elle est curieuse, elle y va voir, et hop ! Tu tires !

Ces paroles étaient celles de mon grand père qui était marchand de boutons. Ces paroles déroulées, j’arrive devant vous et je dis : bouton, chanson, trois sous la douzaine, trois euros pour la fredaine… Boutons ! Chansons !

Et comme mon grand-père, j’ai mon ennemi juré. J’ai dénommé monsieur Arthur Eclair ; c’est à dire le patron de tous les boutons ; mais encore monsieur Arthur Eclair, expert en fermeture…

Ainsi donc, délocalisation du vendeur de petits boutons, et en particulier,, celui qui vend des dorés à souhait !

Doré à souhait aussi, le vaste désert du petit marchand de chansons, vendeur au porte à porte, passant chaque soir , à heure exacte pour rallumer le réverbère.

Le port de Longueil Annel

Je sais bien les raisons pour lesquelles

Je reviens dans le port de Longueil Annel

A bord du Graal, à bord du Cristal, à bord du Noël

Que les berges sont belles !

Deux Freycinets en flèche

Délicieusement lèchent

Leur reflet dans le ciel

Que cette esquisse est frêle

Godille au gouvernail

Ma barque vaille que vaille…

Ce sont de très beaux bateaux

Qu’on a laissés dans l’eau

Qui se sont déchirés

Pauv’ réseau Freycinet

Ce sont des gens d’en haut

Qui vous passent au goulot

Bateau dans la bouteille

Voie ferrée qui vous raye !

Bateau pavilloné

Le pardon sera fêté

On bénira la cale

Où l’on fera ripaille

Pour fêter la mariée

Son homme, son Freycinet

La vie à bord ce sera trois

A bord comme à terre c’est la loi !

Hé oh ! Gens de Longueil !

Sur vos sourires qu’on cueille

Voici venir petit matin

Et, nous, nous revenons de loin

Nous avons fait un long voyage

Du plus profond du cœur de l’âge

Nous, les bateliers de l’Oise

Vous les bateleurs du grand bal de la Phrase

Chantez nous

Pour de tout petits cailloux !

f)Distribution…………………………………………………

Paroles, musiques et chant : Philox…

Guitares, arrangements : Jérôme Jasmin & Jeff Rossi

Accordéons, arrangements : Philippe Mallard

Percussions : Fabrice Thompson

Contrebasses, arrangements : Fabrice Leroy

Régie Lumière: Rachid Djebari

Régie son et prise de son : Bertrand Allaume

Mise en scène : Christophe Laparra

Affiche : Céline Larvor

Photos et mise en page du livret : Pascal Valu